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Vanakkam
6 mars 2017

Mandawa

419373_112162528914874_1642724140_nToute les villes indiennes ont leurs particularités. Qu’elles soient à dominance indhue ou musulmane, que ce soit au niveau architectural, du matériau employé, qui est fonction de celui exploité dans la région, de leurs couleurs, de leur ambiance. Du lieu ou elles se situent : Sud de l’Inde, Nord, aux portes du Désert du Thar, et des occupations étrangères qu’elles ont subies et dont-elles ont adoptées certaines influences.

Madawa,  se situe dans l’Etat du Rajasthan, région du Sekhawati, au nord de Jaipur. Cette ville était une étape importante  sur la route des caravanes et a vu son apogée entre le XVIIIème et XVIIIème siècle. Les riches marchands  faisaient du commerce et parfois de la contrebande entre l’Inde du Nord et ce qui est à présent le Pakistan et avaient érigé de splendides demeures, des havelis avec de nombreuses cours intérieures encadrées par les appartements privés, ceux des femmes étant situés dans la dernière cour, la plus éloignée de l’entrée.

 

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Pour des raisons de sécurité toutes ces demeures sont tournées vers l’intérieur, c’est-à-dire que lorsqu’on est à l’extérieur, dans la rue, on ne devine rien de ce qui se trouve derrière les murs. Pour franchir la porte d’entrée, il faut à la fois enjamber le seuil de la porte celui-ci étant surelevé, et se baisser pour ne pas se heurter au  fronton, la porte elle-même étant assez basse. On accède ensuite à un petit vestibule ou une petite pièce, dont le mur se situe face à la porte, avant d’accéder à une première cour,  et de la même façon, toujours avec le même souci de sécurité, on accède à une seconde cour et ainsi de suite, jusqu’à la dernière, réservée au zénana (les appartements des femmes).  Ces mesures de sécurité étaient indispensables et conséquentes, en raison des nombreuses invasions et des guerres entre Etats voisins. 

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La peur de l’ennemi, envahisseurs ou autres était tellement présente que les maisons n’ont pratiquement aucune vue sur l’extérieur, le fait d’enjamber les portes pour entrer dans les maisons permettait à ses habitants de reconnaître s’il s’agissait d’un ami ou d’un ennemi. Ces derniers n’avaient d’ailleurs pas le temps de s’y introduire, ils étaient décapités sur place. Toutes les ruelles de la ville sont étroites, ne laissant passer qu’un chameau, un éléphant ou deux hommes de front. Elles n’ont aucune perspective, donnant toutes sur les murs d’autres demeures bordant les ruelles adjacentes. Cette ville a des allures de labyrinthe, afin de désorienter l’ennemi. 

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Les habitants masculins de cette ville étaient souvent partis pour affaires et leurs épouses restaient seules avec les serviteurs dans les maisons. Lorsque les hommes revenaient, ils racontaient ce qu’ils avaient vu à au cours de leurs voyages à l’intérieur du pays, son évolution, et les nouveautés apportées par les Angrés, comme ils appelaient, les envahisseurs britanniques. Il en a résulté des mosaîques, des fresques sur les murs commandées par les femmes pour illustrer les récits. Ces peintures murales sont magnifiques et réalisées avec une grande précision, une grande virtuosité et des pigments naturels. Il y figure, des Angrés avec des chapeaux hauts et juchés sur des bicyclettes, des femmes dans des calèches, etc.. 

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Malheureusement, de nos jours, Mandawa s’enfonce dans le sable. Les havelis sont laissées à l’abandon ou à la garde de quelques vieux serviteurs. Par manque d’entretien, les demeures tombent en ruine et la ville agonise et meurt lentement mais sûrement. 

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La ville de Mandawa s’est trouvée ruinée et son déclin a commencé lors de la création du port de Bombay (Mumbai nom indien), par les anglais. La route pour le commerce des marchandises étant réputée plus facile, moins dangereuse, et plus sûre. Les riches marchands ont déserté la ville de Mandawa pour s’installer à Bombay.  D’ailleurs, le raja et la rani de Mandawa sont justes venus pour se marier et sont repartis dès les festivités terminées à Bombay ou ils travaillent respectivement dans l’informatique et la banque.

Moi, j’aimerai, bien que je ne sois personne d’important, que cette ville soit classée pour bénéficier d’une réhabilitation, de la création d’un tout à l’égout et de toilettes dans les demeures, ce qui éviterait que les pierres soient abimées par les déjections et la boue qui en résultent dans les rues, car et ce n’est pas à son honneur, Mandawa est fort sale en plus d’être pauvre, mais l’un accompagne souvent l'autre.

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  • Les pérégrinations d'un indien en France. Choc et réflexions sur nos différences de cultures, de manière de penser, de façon de vivre. Rencontres, joies et désillusions. Vie sociale, culturelle et amoureuse.
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