Inde ancienne : homosexualité dans l’art.
Notre pays est renommé pour les peintures de ses temples, ses sculptures, ses livres érotiques illustrés, ses romans et sa poésie explicite. C’est dans les arts de l’Inde que « l’acceptation spirituelle de l’Eros » trouve son expression la plus libre.
En Inde, la vie tourne autour des croyances religieuses et des coutumes consacrées. Dans ses traditions, la sexualité masculine et féminine joue un rôle important. L’énergie sexuelle qu’en Europe on appelle la libido est la source fondamentale à l’origine de toute l’imagerie de l’art indien.
L’Indhuisme dont l’origine remonte à 4 000 ans figure parmi les religions les plus anciennes, du monde encore vivantes. Nous croyons en la réincarnation, vénérons les Veda (textes sacrés) et considérons l’acte sexuel comme sanctifié faisant partie de la religion.
Si la société Indhue ancienne était tolérante envers la sexualité et l’amour, la plupart des textes religieux et classiques ne mentionnent pas l’homosexualité, et les Lois de Manu datant du IIème ou IIIème siècle avant notre ère prohibaient la sexualité féminine et masculine seulement lorsque les partenaires violaient les règles des castes et de la parenté Voir lien ci-dessous :
http://indiangay7.canalblog.com/archives/2015/06/14/32215113.html
Dans le panthéon indhu, nos Dieux ont toujours un sexe et une nature émotionnelle doubles. Certaines Déités comme Shiva-Parvati étaient bi-sexuelles et représentées mi-homme, mi-femme. Cette union des tendances masculines et féminine avait une signification spirituelle et se rapprochait de celle de l’androgyne en Occident. Le caractère androgyne du Dieu-Déesse encourageait souvent des rituels dans lesquels le tantrisme et actes homosexuels avaient parfois leur place.
C’est dans les hauts reliefs des temples que l’on trouve le plus souvent l’expression plastique de la spiritualité et la sexualité associées dans l’art Indhu. Ces sculptures représentant des couples sacrés ou amoureux montrent des partenaires engagés dans des positions sexuelles diverses qui rappellent celles du Kama-Shastra, voir lien ci-dessous :
http://indiangay7.canalblog.com/archives/2012/02/12/23502096.html
La plupart de ces scènes sont hétérosexuelles, mais quelques-unes représentent des couples masculins ou des groupes strictement féminins dans des unions lesbiennes. Le symbolisme de la sexualité divine, de l’acte sexuel comme rassemblement et canalisation de l’énergie spirituelle demeure le même, quelque soit le sexe des partenaires.
Au XVIIème siècle, un miniaturiste Persan anonyme produisit une image destinée à illustrer une traduction d’un livre érotique indien du XIIIème siècle appelé Koka-Shastra. La miniature fut réalisée pour les Moghols qui avaient conquis l’Inde et introduit la religion musulmane dans ce pays sous le règne de Babûr (1483-1530). C’est dans l’Inde Moghole que la pédérastie aristocratique que fut décrite dans des poèmes enchanteurs : voir lien :
http://indiangay7.canalblog.com/archives/2014/12/16/31151432.html
L’allégorie lesbienne, imprimée dans de nombreuses copies, vint longtemps après l’ancien et célèbre Kama-Shastra. Les mécènes indiens, chinois et japonais commandaient souvent ces ouvrages où figuraient à la fois les mots et les images.
Le Kama-Shastra écrit au IVème siècle par le sage Indhu Vatsyayana est devenu l’ouvrage le plus célèbre sur tous les types de sexualité et toutes les formes du désir érotique. La nature rituelle et sacrée de la relation sexuelle que l’on trouve dans le Kama-Shastra est aussi présente dans les miniatures des albums populaires dans les Cours Indiennes. Voir lien ci-dessous :
http://indiangay7.canalblog.com/archives/2014/12/12/31130082.html
En ce qui concerne l’homosexualité féminine dans l’Inde ancienne, je dois avouer ne rien avoir trouvé de concret. Seul le Kama-Shastra et les Lois de Manu y font une timide allusion, et je n’ai pu trouver que quelques miniatures illustrant ses pratiques ce qui prouve qu’elle existe depuis les temps anciens au même titre que l’homosexualité masculine.
En Inde la répartition stricte des rôles et des genres sexuels, la ségrégation entre les sexes, l'exclusion des femmes hors de la sphère publique favorisaient le développement des relations homosexuelles et des amitiés particulières.