Retour de Chennai

Je suis rentré après un séjour de 3 semaines en Inde, en particulier à Auroville, et à Chennai où nous nous sommes produits à titre professionnel mais également à titre privé (Sathiya et moi avons dansé pour les Dieux dans notre Temple favori). J'ai été à la fois fort triste de quitter mon compagnon en France, et fort heureux de retourner, chez moi, en Inde. J'aime la France, mais également beaucoup mon pays d'origine. Comme beaucoup d'expatriés (je ne sais si c'est le terme mais bon) j'ai un pied sur chaque pays.

J'étais transporté de joie, à la limite de la  transe par le fait de danser pour nos Dieux. M'oublier aux fins de ne faire qu'un avec eux. Je suis sûr, au risque de paraître suffisant, que Sathiya et moi sommes de bons danseurs. Notre joie commence dès nos séances de maquillage, assez fastidieuses du reste tout devant être parfait, ainsi que lors de la mise de nos costumes de scène. Avant toute exhibition nous prenons le temps de dire nos mantras, cela nous aident à nous concentrer et nous permets d'être totalement imperméables à ce qui passe autour de nous. Ce sont les applaudissements et les visites de spectateurs qui nous font reprendre pied dans la réalité. Nous n'interprêtons pas des rôles de Dieux, nous sommes les Dieux.

D'ici trois mois je dois interpréter le Seigneur Krishna enfant, puis adolescent  (je suis le plus petit et le plus mince de la troupe, ceci expliquant cela ...) et pour éviter de porter une perruque, je laisse s'allonger mes cheveux. Avec avec la chaleur et l'humidité, ils ont bien poussé et ce n'est pas fini. Ils m'arrivent au col. Le maître de ballet pourra me faire le chignon sacré. Par contre, pour la séance d'épilation du torse, je vais déguster. Impossible d'être Krishna enfant avec la "moquette" dont je suis pourvu. J'aurai aussi à m'occuper de ce qui décore mes jambes, oui enfin du genou aux chevilles, dame nature a été généreuse question pilosité  et à ce niveau là je m'en serais allégrement passé... Pour le reste, mon costume cachera. Sathiya, quant à lui, va suprême honneur, être le Seigneur Shiva (j'aimerai un jour avoir cette chance, mais je suis fort content pour lui il le mérite grandement et c'est chacun son tour).

J'en ai profité pour aller à Pondy voir ce qu'il advient de ma maison après le décès de mes parents. Cela m'a causé procuré beaucoup de joie mais également de tristesse, et m'a donné l'occasion de revoir mon aya (je crois que le mot français est nounou)  et de lui payer ainsi qu'à son mari une avance de salaires sur six mois avec un petit supplément pour le soin qu'ils mettent à la garder en bonne état et à veiller à ce que nous n'ayons pas d'intrus. Je leur ai également offert des petits présents venant de France, ainsi que des confiseries (ils sont tous les deux très gourmands, oui, le Mr aussi)  sachant qu'à leur âge ils n'y mettront jamais les pieds. Bref tout le monde était content, on s'est embrassé, on a pleuré, et on s'est re-embrassé en se promettant de se revoir (A.. et moi retournerons en Inde en Janvier 2012).

A notre retour en France, notre avion à son habitude est arrivé avec du retard et, je m'en suis voulu d'avoir indiqué la date et l'heure du retour à A... Le pauvre. Comme à l'accoutumé il était arrivé à l'aéroport avec deux bonnes heures d'avance (on sait jamais, des fois que je serais revenu à la nage) et, pour couronner le tout il m'a attendu et moi, comme d'habitude, je ne le voyais pas. C'est Sathiya qui l'a aperçu avant moi. Les formalités de douane ont été rapides. Nous sommes français donc un regard rapide sur notre passeport et c'est ok. Par contre nous, ainsi que tous les autres indiens de l'avion "sonnions", en passant le portail. Nous avions bien déposé dans le panier transparent : portables et clés, mais nous étions comme dit  A... "embijoutés". Le temps de retirer notre quincallerie y compris les femmes, les enfants et les bébés, ça a mis un certain temps pour ne pas dire un temps certain et évidemment  A... piétinait et piaffait d'impatience.

Il était venu avec sa voiture et a raccompagné Sathiya ainsi que 2 autres collègues pour leur éviter de faire la queue et de dépenser l'argent d'un taxi. Inutile de dire que nous étions (oui enfin, qu'ils étaient un peu à l'étroit, moi je trônais devant à côté de mon compagnon non allez je dis le mot : mari). Heureusement que nous n'avons pas eu de contrôle par un policier, je suis persuadé que nous étions à la limite de la légalité voire en tort.

Arrivé chez nous, j'ai pris une douche bien chaude et ce n'était pas du luxe vu mon odeur après 18h d'avion pour finir par m'effondrer dans notre lit. Mon pauvre A... je me souviens l'avoir embrassé avant de m'endormir, mais c'est tout..!. Oups, c'est bien mal le remercier de son attente. Aujourd'hui j'ai dormi une bonne partie de la journée ne me réveillant que pour aller, là ou vous savez et retourner dans la tiédeur et le confort de nos draps. Va falloir se rattraper au risque de passer pour un goujat ? (oui enfin je ne sais pas si c'est le vrai mot, je veux dire un indélicat).

Il m'a trouvé beau, bronzé (on ne rit pas, on n'envisage même pas un sourire). Et son regard plus que ses paroles m'ont touché au plus profond de moi et même s'il m'a flatté, je me sens beau, aimé, désiré et je réagis comme une parfaite "midinette". Sans commentaire !

Comments

[Indiangay]

Je t'en prie. Mon pseudo est Indiangay.

Permets moi de te dire que j'apprécie également beaucoup ton blog. Je le trouve fort beau tant en textes qu'en sincérité.

Bien à toi.

[Guy Zulma]

Pardonne-moi de m'être trompé sur le sens du mot Vannakam. Promis, je ne ferai plus l'erreur. Mais alors...serais-je passé à côté de ton pseudo ? N'ai-je pas tout lu sur ton blog ? Un recoin caché peut-être ? Fais-moi savoir comment tu veux être nommé à l'avenir, cela m'évitera de t'appeler "Chose"...
Amicalement, Guy.

[Indiangay]

Bonjour Guy,

Merci de ton charmant message et de l'attention que tu portes à ce blog.

Par contre, permets moi une petite précision : Vanakkam n'est pas un pseudo, mais veut dire bonjour, bienvenue en langue Tamoule c'est l'équivalent de Namasté en Hindi.

[Guy]

Cher Vanakkam,
Quel plaisir de te savoir de retour ! Fatigué ? Vrai que 18 heures de voyage, c'est long. Mais visiblement, cela valait le coup : ton récit de ton récent séjour en Inde m'a réjoui. Et j'ai même éclaté de rire à la fin de cet article ! Bravo ! Suis très content de te savoir de retour sur le sol français.
Amicalement, Guy.