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Vanakkam
9 avril 2011

Le choix d'être

Je suis rentré de mon stage de danse à Londres lundi dernier, comme d'habitude mon compagnon m'attendait à la descente de l'Eurostar et à l'idée de le retrouver mes pensées et mon corps ne m'appartenaient déjà plus. Pendant tout le voyage, j'entendais comme dans le lointain la voix de Sathiya et de mes collègues de travail parler de sissones, de piqués, de jetés, de répétitions, de rôles qu'ils aimeraient interpréter. Mon homosexualité, si elle a pendant un temps été suspectée, sous-entendue, puis découverte, gentiment moquée pour être enfin acceptée m'a rendu plus fort mais aussi plus vigilant dans le choix de mes relations et futurs amis.

En tant que jeune danseur, il m'arrive lorsque toute la troupe est invité par un mécène, de naviguer dans des milieux un peu interlope. J'ai du apprendre sur le tas à reconnaître les vrais personnes intéressées seulement par l'art, la culture et celles pour lesquelles ces moyens ne sont qu'une façon d'arriver à leurs fins qui est une aventure d'un soir, "ce faire un petit jeune" pour un plan cul.  Ce qui est difficile c'est de découvrir que peu importe d'où l'on vient, de l'éducation et de la culture qu'on a reçu, de notre intellectualité, on reste pour certains un morceau de viande qu'ils croient pouvoir s'offrir en agitant quelques invitations aux restaurants, à des soirées et éventuellement avec quelques billets.

Avant de connaître mon compagnon, je ne savais comme réagir devant de telles offres, formulées ou non. Ma timidité naturelle, l'âge de certains "admirateurs" faisaient que je ne savais qu'en penser, quoi répondre. Mais depuis mon mariage avec A.... J'ai changé, tous mes amis s'en sont aperçus, quelque chose dans mon attitude, mon regard fait que je ne suis plus une "oie blanche", j'arrive à présent à à comprendre de suite  ce que la personne à derrière la tête et mon attitude se modifie en conséquence. Pour les plus obstinés, je n'hésite plus à les remettre en place de façon glaciale ce qui les refroidit au bon endroit.

En fait, en entrant dans le corps de ballet à 16ans, j'ai mené une vie d'adulte aussitôt, mais encore protégé par maman. A son décès, il m'a fallu gérer, comme je pouvais, tellement de choses que mes priorités ont été souvent de privilégier le matériel. Maintenant qu'il est assuré, que je n'ai plus personne hormis A.... j'ai le temps de me repencher sur ces dérives qui m'empoisonnent la vie, dans mon activité professionnelle et extra professionnelle. Bon, ce n'est pas non plus très grave, seulement pénible.

L'avantage de l'Europe c'est cette liberté d'expression et le pouvoir d'être soi-même sans être sans cesse observé par la censure de l'Etat, des parents, des voisins, des amis, etc.. D'un autre côté, on n'a plus de protection, plus de garde-fou dans un pays ou toutes les tentations, mêmes les plus perverses s'offrent à vous. D'où l'importance d'avoir une vie saine et surtout de bonnes bases morales, ceci afin de d'éviter de se retrouver au plus bas de l'échelle sociale....  

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Commentaires
A
je suis danseur aussi et ai beaucoup souffert des préjugés. Comme je provoque, on m'a traité de pute , c'est injuste
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J
j'aime à lire la "suite" de ton retour, finalement j'ai lu l'attente de A... ses préparatifs à venir te chercher à l'arrivée de l'Eurostar, son envie pressante de te retrouver pour que tu lui racontes ton séjour à Londres, même si tu es exténué, et là je lis, ton retour, ton empressement de le revoir, le savoir à l'arrivée de l'Eurostar... j'adore, sincèrement j'adore !<br /> Jj
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Vanakkam
  • Les pérégrinations d'un indien en France. Choc et réflexions sur nos différences de cultures, de manière de penser, de façon de vivre. Rencontres, joies et désillusions. Vie sociale, culturelle et amoureuse.
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