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Vanakkam
13 décembre 2010

Noel 2010

le 24 décembre je suis de représentations et mon compagnon et sa maman vont venir me voir danser, je suis ému, c'est la première fois, sauf erreur que la maman de A... va assister à une de nos représentations. Pourvu que tout se passe bien, que  je ne me "casse pas la figure", ou que je n'oublie pas un geste. J'aimerai tant leur faire plaisir en étant parfait et par dessus tout, j'aimerai être beau dans le rôle que je vais interpréter. De toute façon, nous (sous entendu : Babouchka, A ... et moi) ne fêtons pas noël,  Ils sont Orthodoxe et leur Noël à eux c'est le 07 janvier 2010 quant à moi en tant qu'indhu... donc hormis le spectacle ils n'ont rien de prévu.

Le 25 décembre, comme l'an passé, nous irons porter quelques douceurs et un peu de réconfort à des personnes atteintes du vih et hébergées dans des appartements thérapeutiques certains étant en phase terminale. Contrairement à l'année dernière où je n'étais guère préparé à ce que j'allais voir, cette année  je me sens un peu plus sûr de moi dans mes attitudes, dans l'aide que je peux apporter et surtout dans ma façon d'aborder cette maladie qui dans les derniers instants se montre particulièrement impressionnante. Je vais essayer au contraire de l'an passé de ne pas m'ériger en juge quant aux personnes qui me seront présentées ou que je cotoyerais, car malheureusement c'est ce que j'ai fait, bien malgré moi, inconsciemment : Comment a-t-il attrapé cette maladie ? a-t-il été "trainé" à droit à gauche ? faisait-il partie de ces hommes faciles qui cherchaient l'aventure à tous les coins de rues ? Que ceux qui en entendant parler du sida ou connaissant des personnes contaminées par le vih et qui ne se sont jamais posés ces questions me jettent la pierre. Mais de quel droit ? de quel autorité me sentais-je investit et qui étais-je pour me permettre de telles pensées ? pour me faire juge et partie, moi qui suis gay et qui pourrait très bien un jour être victime de ce fléau avant qu'un vaccin ne soit trouvé ?

J'ai eu tellement honte, que je n'osais regarder ces malades en face. J'en ai parlé à mon compagnon, mais il est si gentil qu'il m'a excusé, je pense qu'il a compris ce que je voulais ou plutôt tentait de lui expliquer. Il ne m'a fait aucun reproche. Je ne sais comment il fait, lui, il a été beaucoup plus efficace que moi apportant une aide pratique et concrète pour les plus atteints en les aidant à se lever, à se coucher, à se changer, etc... Moi je me suis contenté de passer les protections, de retaper le lit et/ou les oreillers pour ceux qui étaient couchés et d'offrir des gâteaux à tous, nul à chier (oui je sais c'est grossier, mais c'est exactement ça). Cette année  je vais aider A... et ces personnes du mieux que je peux, même pour ce que je n'ai jamais fait, faut un début à tout et avec l'aide de mon compagnon et ses copains ça devrait marcher. En fait, je me rends compte qu'il est fort difficile d'aider simplement, gentiment, sans porter de jugement, sans montrer de mépris, de pitié, de dégoût et surtout sans attendre une quelconque reconnaissance de qui que se soit, car la misère et la maladie bien propres et bien nettes ça n'existent pas. elles sont faites de plaies, de croûtes, de chiffons sales, de souillures. D'un autre côté , j'apprends aux contacts de ces personnes ce qu'est la réelle dignité, la pudeur, la patience, l'humilité et la vraie souffrance, qu'elle soit physique ou morale, ainsi que l'abnégation.. Ce qui me fait dire ou plutöt écrire qu'en aucun cas, je n'ai le droit de me plaindre, en aucun cas !

Nous partirons en Inde vers le 6 ou 8  janvier 2011 et ouf, je suis soulagé, la maman de A... s'est proposée d'elle-même pour garder ma Shivana, nos amies Maud et Chloé partant avec nous, je n'avais personne à qui la confier et pas question de la mettre dans un refuge pour chats durant notre séjour, elle se laisserait mourir croyant être abandonnée. Mon aya et son mari sont forts contents de notre venue; En fait, pour une fois depuis le décès de maman et hormis A... je me sens et je suis attendu quelque part et c'est fort agréable.

Demain mardi, c'est relâche, je vais donc en profiter pour chouchouter mon compagnon (et ma minette), me faire caliner par lui (ben oui nous sommes mariés après tout) et l'aider au magasin demain après-midi, oui enfin s'il veut bien. Mon érudition étant ce quelle est je ne peux m'occuper des clients, mais je peux ranger les livres et surtout lui préparer un bon déjeuner et une bonne collation pour le goûter. Ce sera toujours ça !

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Vanakkam
  • Les pérégrinations d'un indien en France. Choc et réflexions sur nos différences de cultures, de manière de penser, de façon de vivre. Rencontres, joies et désillusions. Vie sociale, culturelle et amoureuse.
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