Gay Pride 2011
C'est avec une semaine de retard que j'arrive enfin à bloguer sur l'évênement de l'année, celui que j'attends tous les ans avec une impatience difficilement contenue : La Gay Pride ou Marche des Fiertés. Pourquoi tant d'impatience me direz-vous ? tout simplement parce que cet évênement me permet de me sentir bien dans mon homosexualité, je ne la porte plus comme une chose honteuse que l'on se doit absolument de cacher, une perversité me ravalant au plus bas de l'échelle humaine.
Non à l'occasion de cette manifestation, malgré les différences qui nous opposent les uns (unes) et les autres dans notre façon de vivre notre homosexualité, nous nous retrouvons, pour une journée unis dans nos et notre différence par rapport à la masse dite "normale" je veux dire les hétérosexuels (les). Nous sommes entre-nous. Nous pouvons tenir la main de l'être aimé, notre plus semblable possible. Nous embrasser, non comme certains (nes) avec provocation, mais sans gêne non plus. Mon "mari", euh oui il me faut bien utiliser ce mot, m'a tenu par la taille, par la main, par les épaules une bonne partie du trajet et je dois avouer que j'en ai éprouvé beaucoup de satisfactions.
Je n'aime pas trop cet exhibitionnisme qui existe lors de cette manifestation, mais mon compagnon m'a fait comprendre que pour beaucoup c'était le seul jour de l'année ou il (elle) pouvait se "lâcher" un peu être eux (elles) mêmes d'où ces excès et extravagances. Par ailleurs, certains font partie du monde du spectacle et se draper de plumes et/ou de vêtements féminins sont un moyen de s'exprimer (comme moi par la danse) en même temps qu'un clin d'oeil au cliché du gay efféminé.
C'est la 4ième Gay Pride à laquelle j'assiste et, d'année en année, j'ai pu en apprécier les changements. En 2008 c'était plutôt la grosse foire, du tout et de n'importe quoi. En 2009, c'était à mon sens plus festif que revendicatif avec beaucoup d'exhibitionnisme d'un mauvais goût évident (transsexuelles brésiliennes pratiquement nues sur leur char, hommes en string tellement petit qu'il ne suffisait pas pour certains à cacher ce qui doit l'être, lesbiennes s'embrassant à pleine bouche devant les appareils photos, etc...). L'année dernière, beaucoup de jeunes venus dont ne sait ou, ne pensant qu'à une chose : draguer les jeunes filles de leur âge participants au défilé, se saouler, chaparder ce qu'il pouvait, et surtout se permettre des privautés avec les transsexuelles. La manifestation était, eu égard à ces débordements, quand même bien représentée par les associations de défense lgbt et donc reprenait son sens de revendicatrice.
Cette année 2011 semble reprendre son but initial de marche revendicatrice pour l'obtention des mêmes droits que les couples hétéros. Bien sûr le côté festif est toujours présent, mais est placé au second plan, oui enfin ,c'est ce qu'il m'a semblé. Il y a moins de personnes dénudées, ou si elles le sont c'est encore supportable. Très peu de seins nus, ces dames et demoiselles portant des soutiens-gorges et ce n'est pas un mal. Les transsexuelles également se sont un peu rhabillées avec des mini-jupes, des décolletés plongeants et des paillettes.
Nous n'avons croisé que deux gays en tenus plus que légère et le résultat était loin d'être heureux : Un d'au moins 45 ans en string rouge, bedonnant, couverts de poils partout sur le corps, mais avec une tonsure sur la tête (involontaire) et avec un physique particulièrement "moche" provocation volontaire de sa part ? l'autre avec un string de danse laissant voir un derrière flasque et pour couronner le tout couvert de boutons dont 2 assez gros et rouge. Mon compagnon et moi nous sommes regardés, la même pensée semble-t-il nous a traversé l'esprit, beurk, rien de sexy ni appétissant...
Nous avons croisé des drag queens perchées sur des chaussures avec lesquelles il y avait de quoi se casser une jambe. Des lesbiennes hargneuses vociféraient dans un micro, d'autres semblant plus sympa et plus discrètes étaient avec leur amie mais leur allure ne pouvait prêter à confusion. Des transsexuelles dansant la samba et pour une fois dans des tenues appropriées, beaucoup d'associations : revendicatrices
mais également de randonnées, à pied et/ou en vélos, de parents du même sexe et de leurs boutchous, dans un petit train bien protégé des excès que peut engendrer un tel défilié. Des policiers armés de pistolets en plastique jetant de l'eau, des infirmiers également équipés de seringues aspergeant d'eau les participants.
Les hommes en caoutchouc, les SM et les "cuirs" sont arrivés bon dernier et comme tous les ans ont connu un immense succès qui s'explique je suppose par leur tenue mais aussi par le fantasme exercé sur les imaginations de Mr et Mme tout le monde.
Comment ? on peut être "cuir" et homosexuel ? Un grand coup de pied dans les clichés mais également dans les préjugés, car afficher une sexualité que l'on imagine brutale à tort ou à raison ? que ce soit par les hétéros et les gays nous semblent particulièrement osée et surtout une perversité. D'ailleurs j'ai appris à cette ocasion, par mon compagnon, que le drapeau des gays cuirs était rayé bleu et noir orné dans le coin gauche d'un coeur rouge.
Nous avons suivi la manifestation jusqu'au bout, à savoir, de la Place du Montparnasse à la Bastille. Nous n'avons pas assisté au concert ni participé au kissing général (je n'aime pas me donner en spectacle), il y avait trop de monde et beaucoup étaient ivres et/ou drogués ? Nous n'aimons pas les fins de fêtes.
Nous nous sommes donc rendus dans le quartier du Marais qui est à côté ou nous nous somme promenés tranquillement, en couple et je doit bien avouer que j'ai adoré non seulement ma journée mais surtout le fait de me montrer avec mon "mari", le fait que nous soyons reconnus dans les endroits ou nous entrions, salués par des relations, et en tant que bon clients, dans nos magasins préférés. Le fait d'afficher mon compagnon comme un "étandard" me donnait un sentiment de bien-être et de puissance incommensurables par rapport à d'autres encore à la recherche de l'âme soeur et/ou se perdant dans les méandres du surfait et vite consommé de la vie gay.
Nous avons diné en ville dans notre restaurant favori puis nous sommes allés dans une boite de nuit prendre un dernier verre avant de rentrer chez nous pour nous aussi faire la fête dans notre lit. Je ne sais si c'est la chaleur, le gin fizz que j'ai pris dans la soirée ou tout simplement l'ambiance et le désir de sexe contenu éprouvé toute la journée, mais notre amour qui ne demandait qu'à s'extérioriser à enfin pu être assouvi dans toute sa plénitude pour notre satisfaction à tous les deux (important) !.