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Vanakkam
9 juin 2011

Exposition Paris-Delhi-Bombay

Qui se tient actuellement au Centre d'Art Moderne Georges pompidou depuis le 25 mai et jusqu'au 19.09.2011. Toutes les photos figurant sur ce blog ont été prises après autorisation du Musée, mais elles sont personnelles et protégées.

J'y suis allé avec mon compagnon, puis j'y suis retourné seul, non que que je n'ai pu tout voir, ou que mon compagnon ait été "déplaisant" lors de notre visite, mais pour certaines oeuvres, je préférais les ressentir seul. Cela peu paraitre bizarre d'autant que mon compagnon est très ouvert, que nous avons séjourné déjà deux fois en Inde chez moi et avons parcouru le pays du nord au sud. Je ne sais comment l'expliquer, mais j'avais besoin de me replonger dans ma propre culture, sans être parasité par mon évolution européenne. (et puis peut être aussi par honte, je n'avais pas envie de partager mes sentiments intimes et mon émotion à la vue de certaines photos et ou films. Enfin, je veux dire que c'est très personnel...).

Aussi, j'ai pu tout à loisir rester le temps qu'il fallait devant chaque oeuvre pour m'imprégner d'images, de senteurs, et retrouver enfin l'âme indienne. A l'entrée de l'exposition, nous sommes accueillis par le drapeau indien aux couleurs de l'Inde mais également de la France, lien d'amitié qui nous unit nous Tamouls du sud de l'inde plus étroitement que ceux du nord, en raison de notre passé.

P1070442

Puis on se retrouve à l'intérieur. A gauche de l'entrée se trouve un mur de déchets électroniques de Krishnaraj Chonat, composé de claviers, de tablettes, de souris, et de divers fils de connexion pendouillants lamentablement, évoquant  le problème du recyclage et la situation des ouvriers qui s'exposent en les triant aux composants toxiques. L'essentiel de ce matériel provenant des pays développés qui s'en débarrasseraient illégalement en Inde.

P1070182

A l'intérieur d'une enceinte se trouve  une tête gigantesque réalisée par Ravinder Reddy, qui réalise des sculptures de nus féminins en pied ou de têtes monumentales dans différentes couleurs comme celle exposée. Elle illustre sa recherche de monumentalité par l'articulation harmoniqeuse des volumes avec des effets décoratifs, dans le rendu de la coiffure, raffinée, ornée d'un nénuphar ainsi que de bijoux finement travaillés. Reddy rend hommage à la femme indienne contemporaine en la magnifiant avec de l'or, l'élevant ainsi au rang d'idole.

Ravi

sur les murs entourant cette sculpture sont placardés, tous les problèmes que l'Inde a rencontré et rencontre encore à ce jour depuis son indépendance, que ce soit politique, religieux ou social comme par exemple des paysans expulsés de leur terre pour x raisons, leur suicide après endettement auprès d'usurieurs qu'ils n'arrivent pas à rembourser, la répartition de l'eau, les naxalistes...

Une large parole est donnée aux femmes. Leur difficulté d'exister dans la Société indienne, la place qui leur est laissée et surtout la place qu'elles devraient occuper et qui grâce à divers mouvements d'émancipation arrivent à faire bouger les choses. Les femmes n'ayant pas d'existence propre, si elles n'ont pas de mari et surtout pas de fils. Elles sont considérées comme des fardeaux et surtout des "vaches à lait" pour les belles-familles ou elles se doivent d'apporter une dot et de donner un fils. Dans ces campagnes de sensibilisation on les incite à s'impliquer dans la vie politique et à revendiquer des droits. J'ai particulièrement aimé l'affiche ci-dessous, qui illustre fort bien le statut de la femme en Inde : 

P1070185

Autre oeuvre que j'ai également apprécié, de Sheela Gowda, les galettes de bouses de vache enduites de Kumkum. Car pour nous indiens, rien n'est sale chez la vache. On se sert de sa bouse pour enduire et assainir les murs et les sols des maisons, pour allumer le feu et dans certains rituels. En tant que tamoul Shivaïte, je porte lorsque je vais au temple le vapoothi marque sacrée représentant les 3 niveaux de l'univers et qui est constitué de cendres et de bouse séchée, le santhal et la tika.

sheela_gowda_2

Ultérieurement, dans un autre post, je parlerai de la situation des gays, lesbiennes et transgenres en Inde vu au travers d'affiches, de photos faire par Sunil Gupta et de films réalisés par Kader Attia en Inde et au Pakistan.

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Commentaires
I
Euh, le vous est employé en signe de respect compte tenu de votre âge.<br /> <br /> Chez nous nous n'employons le tu lorsque nous ne sommes pas amis ou que nous ne connaissons pas qu'envers les castes inférieures.<br /> <br /> Si tu vous m'y autorisez, alors j'utiliserai le tu.
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J
Je me sens si vieux avec ce "vous" je vais faire de même pour me sentir à égalité ! <br /> alors bon dimanche à vous !<br /> Jj
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I
Vous n'avez pas à prendre les fautes des autres à votre compte. Chaque pays à des responsables politiques y compris le notre qui est au courant de ce qui se passe et qui pour d'obscurs raisons financières laissent faire.
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J
je suis aussi issu de "pays développés qui s'en débarrasseraient illégalement en Inde."<br /> <br /> On se débarrasse de nos déchets pour polluer ailleurs ! <br /> <br /> N'est-ce pas honteux ?
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I
??? Honte,de ce que vous avez lu ? pouvez-vous m'expliquer ?
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Vanakkam
  • Les pérégrinations d'un indien en France. Choc et réflexions sur nos différences de cultures, de manière de penser, de façon de vivre. Rencontres, joies et désillusions. Vie sociale, culturelle et amoureuse.
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