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Vanakkam
16 avril 2021

Les Siddi afro-indien de l'Inde

 

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L'Inde est peuplée par une mozaïque de peuples qui au fil des migrations naturelles ou imposées ont fait souche en Inde (y compris Bengale, Pakistan) qui a l'époque dont je vais parler faisaient partie de l'Inde) et se sont pour certains mélangés avec plus ou moins de bonheur à la population originelle de l'Inde : les arborigènes et pour d'autres ce sont mêlés par la force des choses avec une acceptation difficile par les populations Dravidiennes, Aryennes des différents états ou elles se sont installées.

C'est le cas des Siddi dont je vais parler dans cet article.

Les Siddi sont issus d'une communauté africaine qui s'est installée en Inde en fonction de flux migratoires qui se sont étendus sur vingt siècles. Ils sont originaires d'Afrique de l'Est et sont arrivés par l'Océan Indien comme esclaves ou hommes libres. Ils seraient principalement membres de la communauté Bantou et furent amenés en bateau pour la première fois en Inde en l'an 628 par des marchands arabes. Ils étaient vendus aux différents rois indiens, qu'ils servaient en tant que marins, esclaves, serviteurs ou soldats.

Bien avant que les premiers navires d'esclaves commencent à fournir la main d'oeuvre gratuite pour les plantations de coton et de sucre des Amériques, les Siddi furent les premières victimes de la Traite négrière. Une partie de ce commerce des esclaves africains Siddi eu lieu des siècles avant que les Portugais, les britanniques, les français et les néerlandais n'eurent colonisés l'Afrique et le sous continent indien.

Pendant des siècles les arabes et les rois indiens s'adonnèrent à ce commerce, mais certains siddi échappèrent à l'esclavage et établirent des communautés dans les zones boisées. Certains on même créé de petites principautés Siddi dès le XIIème siècle c'est le cas de la principauté de Janjira, sur l'ile de Janjira, ou la principauté de Jafarabad dans l'actuel Etat Kathiawar.de Un ancien nom alternatif Janjira était Habsan, qui signifiait la terre des noirs. 

L'Inde connue de grands rois noirs Siddi, notamment durant le sultanat de Delhi avant les invasions Moghols, avec Jamal ud Din Yaqut qui était un Sidi esclave devenu noble et proche confident de Razia Sultana (1205-1240) ou encore le général Malik Ambar (1549-1626)  qui était un esclave éthiopien devenu régent du Sultanat d'Ahmednagar au 16ème siècle en Inde.

 

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Une fois l'épopée arabe terminée, l'établissement de l'Empire Moghols et avec l'avènement de la navigation chez les européens les portugais se lancèrent à leur dans le commerce lucratif d'esclaves pour les nobles indiens. Ce fut une nouvelle vague d'arrivée de Siddi dans le Sud de l'Inde. Comme les premiers Siddi, ils devaient servir les rois et les membres de la noblesse indienne. Certains quittèrent l'Inde du Sud pour s'installer en Iran, Afghanistan  Pakistan et Bangladesh. Selon les historiens, il y eut cinq vagues de migrations Sidi de l'Afrique à l'Inde :

1) Arrivés comme esclaves et vendus par les marchands arabes musulmans aux  princes indiens de l'Inde du Sud

3) Arrivés comme esclaves et vendus par les marchands arabes musulmans et par les portugais et transférés à Ceylan (Sri-Lanka)

4) Installés en Inde et ayant migrés vers l'Iran, le Pakistan l'Afghanistan, le Bengladesh

5) Installés en Inde, où ils ont commencé à migrer vers l'actuel Etat du Gujarat ou l'on trouve la plus grande communauté de Sidi

Les Sidi sont divisés en plusieurs communautés qui partagent la même culture, aussi on trouve les Sidi de l'Inde, du Gujarat, d'Hydérabad, du Pakistan

Leurs descendants seraient  de nos jours plus de 60 000 répartis principalement dans les Etats du Gujarat, du Karnataka et de l'Andhra Pradesh. Ils parlent les langues de leurs régions  le Gujarati ou le Konkani langue officielle de la région de Goa. La plupart des Sidi sont musulmans, mais on retrouve parmi eux  des chrétiens et des indhus.

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Si  certains de leurs ancêtres ont pu s'élever socialement, de nos jours la grand majorité des Sidi fait partie de la classe ouvrière ou vit dans la précarité, ils sont également très connus comme musiciens et danseurs.

Sidis en Inde

Ils peinent encore à trouver leur place dans leur patrie d'accueil et où les discriminations sont nombreuses. notamment en raison de leur couleur de peau et des traits de leur visage. Par ailleurs, certains Siddi figurent parmi les tribus répertoriées et, à ce titre bénéficient des programmes de discrimation positive.

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L'Inde est profondément inégalitaire. les discriminatrions sont à la fois sociales et raciales et les Siddi vivent dans un état de pauvreté alarmant Considérés comme parias de la société (comme les dalith qui eux sont indiens). Ils doivent, comme eux, lutter quotidiennement pour toutes les choses de la vie et permettre à leurs enfants d'aller à l'école. Comme je l'ai écrit plus haut dans le texte, les Siddi suivent plusieurs religions Toutefois bien que certains soient indhus, ils n'ont pas le droit de se marier aux Indhus, et si cela arrive, les mariages sont très mal vus par la population indhue. Ils sont rejetés par leur compatriotes et restent donc entre eux.

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De nos jours les africains qui vivent en Inde, que ce soit un personnel d'Ambassade, des étudiants, ne sont guère mieux perçus car comme dans beaucoup de pays européens on les accuse d'importuner les femmes, de faire des enfants partout qui n'ont rien d'indien et dont personne ne veux, de vendre de la drogue, mais cela justifie-il la défiance et l'animosité dont ils font l'objet ?

Pour ma part, je reconnais que la mise à l'écart dont font l'objet les Siddi, m'indiffère, dans la mesure ou je ne peux les considérer comme faisant partie intégrante de la population indienne. Ils font partie de la Société indienne par la force des choses, mais ils n'y a rien d'indiens dans leur physionomie, leur physique, leur chevelure, même si cela fait des siècles qu'ils vivent parmi nous. Ils auront beau adopter notre religion, notre langue, ils ne sont pas des nôtres. 

Quant aux africains vivant en Inde ou ailleurs en Europe, je n'ai pas de contact avec eux ni n'en souhaite. Leur personnalité, est en totale opposition avec la mienne et les valeurs qui m'ont été inculquées et que je respecte, ceci expliquant cela. Cela peut s'apparenter à une forme de racisme, c'est possible et les préjugés ont la vie dure, mais c'est ainsi, j'assume ! 

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Vanakkam
  • Les pérégrinations d'un indien en France. Choc et réflexions sur nos différences de cultures, de manière de penser, de façon de vivre. Rencontres, joies et désillusions. Vie sociale, culturelle et amoureuse.
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