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Vanakkam
1 mai 2020

Le Kalaripayatt

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est une des plus vieilles pratiques martiales existant à notre époque. Cet art puise son origine dans l'art de la guerre antique de l'Inde (Dhanurveda) et la médecine traditionnelle indienne (Ayurveda).

La croyance veut que le Dieu Parasurama, fondateur légendaire de la région du Kérala située au Sud-Ouest de l'Inde, et un des avatars de notre Dieu Vishnu, ait enseigné l'art du Kalaripayatt à vingt et un gurus, pour protéger son peuple et veiller à son évolution. 

Les statues de certains temples attestent d'une pratique martiale dans le sud de l'Inde dès le IVème siècle, mais le Kalaripayatt a été élaboré sous sa forme actuelle entre le XIIème et le XIVème siècles. La caste guerrière des Nayars obtint le droit exclusif de la pratique des armes et de l'entraînement guerrier dès le XIème et XIIème siècles. L'association des termes Kalari (lieu de pratique) et payattu (exercices) n'est pas si ancienne et regroupe différentes écoles, styles et traditions. On retrouve aujourd'hui ces écoles classées en trois styles : le style du Nord (sur les côtes de Malabar), le style du Sud (plus proche de la tradition tamile) autrefois désigné par l'appellation "varma ati" (attaque des points vitaux), et un style du Centre, proche des deux autres styles. En fonction des écoles, les termes employés sont en langue du Kérala (le malayalam), en tamil et parfois même en sanskrit. Le Kalaripayatt est issu de différentes tradtions d'origines sanskrites et dravidiennes.

Certains écrits Européens de la fin du XVème siècle, attestent que le Kalaripayatt a joué progressivement un rôle socio-politique important. L'arrivée en Inde des Portugais et des différents pouvoirs coloniaux (Hollandais, Français et Anglais), de missionnaires, de soldats, ainsi que de l'introduction des armes à feu, vont changer la donne et le Kalaripayatt va perdre de son prestique, ce qui fait que certaines familles Nayars vont alors cesser leur pratique traditionnelle. 

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L'interdiction par la pratique, ordonnée par les Anglais va obliger le Kalaripayatt à se cacher et presque à disparaître. Mais il va réapparaître sous l'influence de C.V.Narayanan Nayar et de son professeur dans les années 1930.

Bien que le Kalaripayatt n'est pour ainsi dire pratiqué qu'au Kérala, il existe quelques écoles au Tamil Nadu et au Karnataka.  On ne connaît pas exactement le nombre exact de kalaris ou de pratiquant en Inde. On les estime toutefois à 600.  Devenu au cours des siècles, un symbole de tradition et de savoir faire de l'identité kéralaise, et malgré ce statut prestigieux, il devient aussi un art désut, image du passé médiéval du Kérala.

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De nos jours, le Kalaripayatt, qui faisait partie intégrande de l'éducation des jeunes Nayars, est ouvert à toutes les castes et religions. Garçons et filles commencent la pratique entre 6 et 10 ans. Les filles s'arrêtent de pratiquer lorsqu'elles deviennent "jeunes filles". Les garçons eux, attendent d'avoir 20 ou 25 ans et cessent leur entraînement lorsqu'ils fondent une famille et se mettent à travailler.

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Quoi qu'il en soit, les maître du Kalaripayatt gardent un statut privilégié puisqu'ils sont les dépositaires de secrets ancestraux empreints de tradition et de mysticisme. Ils exercent souvent comme médecin ayur-védique et de massages traditionnels.

Aujourd'hui, cet art ancestral qu'est le Kalaripayatt n'a plus une destination guerrière, mais est devenu une méthode de contrôle de soi et d'accomplissement personnel.  Le kalaripayatt conserve une dimension spirituelle, les exercices pratiques aident à rendre le corps plus souple, tonifier les muscles et développer l'énergie interne afin de rendre l'esprit plus fort. Le Kalaripayatt n'est pas simplement une méthode d'autodéfense ou un art ancestral, il implique une hygiène de vie, un engagement du corps et de l'esprit.  Il partage de nombreux principes avec la médecine ayur-védique, mais aussi avec le yoga. La pratique a pour but, à partir de la forme externe, de découvrir la face interne de la pratique et de développer notre énergie subtile et profonde. Or, il est difficile, surtout en Extrême Orient de parler d'énergie lorsqu'il s'agit de l'être humain, sans parler de mental et de spiritualité. 

 

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  • Les pérégrinations d'un indien en France. Choc et réflexions sur nos différences de cultures, de manière de penser, de façon de vivre. Rencontres, joies et désillusions. Vie sociale, culturelle et amoureuse.
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