Bouddha la Légende Dorée - Musée Guimet Paris

Cette exposition s'est tenue du 19 juin au 04 novembre 2019 au Musée Guimet à Paris. Prix d'entrée qui comprend l'exposition temporaire, la visite du musée, et  l'entrée à l'Hôtel d'Heidelbach.

Le bouddhisme prit naissance en Inde au Vème ou VIème siècle avant notre ère. Tout commence pour le prince Sirddharta au ciel des satisfaits (tushita) où ses qualités morales, intellectuelles et spirituelles l'avaient conduit pour son avant dernière vie (je rappelle que dans l'Indhuisme nous avons 7 vies la 7ème étant parfaite et met fin au cycle infernal des réincarnations en permettant l'accès au Nirvana (repos suprême).

A l'instar d'autres renonçants itinérants de cette époque, le Bouddha, indifférent à l'autorité du Veda, dispensa donc un enseignement en marge des attendus socioreligieux alors dominants. Il fonda une communauté à la structure originale (le Sangha) associant les bhikshu - ceux qui quittent la vie mondaine se consacrent au Dharma et réclament des aumones - et le upasaka - les fidèles restés attachés à une famille. Ces derniers constituèrent le groupe le plus important du sangha, assurant le développement des communautés monastiques.

Les Edits d'Ashoka sont les premiers documents mentionnant l'existence du Bouddha. Datées des environs de 250 avant Jésus-Christ, ces données épigaphiques furents gravées sur des roches et des piliers sous l'ordonnance du roi Ashoka de la dynastie des Murya. Il y promulga les orientations de sa politique et y déclara sa foi en Bouddha, sa Loi et sa communauté. Les premières traces matérielles attestant l'existence de lieux de vie communautaire bouddhiques sont à peu près contemporaines de ces édits et ne sont le plus souvent que des grottes naturelles plus ou moins aménagées.

Les premiers véritables complexes monastiques en matérieux pérennes datent, eux de la fin du IIème siècle avant notre ère et se trouvent dans des régions éloignées les unes des autres : l'ouest du Maharashtra, dans l'arrière-pays de Bombay, le Madhya Pradesh et les zones côtières de l'Andhra Pradesh et de l'Orissa. Deux sites de l'ouest du Maharashtra : Baja et Pitalkhora, comptent parmi les plus anciens. Ils présentent une austère architecture rupestre, creusée dans des falaises de grès.

Cette superbe exposition retrace les différents éléments de la vie du Bouddha, la diffusion de son enseignement, en Inde tout d'abord, puis, son arrivée en Chine via l'Asie Cenrale au Ier Siècle de l'ère Chrétienne, pour s'étendre jusqu'au Tibet  ou il fut accueilli assez tardivement au VIIème siècle. Le bouddhisme poursuivit son expansion jusqu'en Asie du Sud Est en raison des relations que ces contrées nouèrent avec la civilisation de l'Inde des premiers siècles de notre ère. Les vestiges archéologiques mis au jour le long des côtes de la Birmanie, de la péninsule Malaise jusqu'au Vietnam et de l'Indonésie témoignent de l'importance de ces contacts qui transformèrent en profondeur ces pays, tout en resserrant entre eux des liens tissés au moins depuis l'âge de bronze.

Dès le IIIème siècle de notre ère, des inscriptions rédigées en sanskrit, langue sacrée de l'Inde, reflètent l'émergence d'un monde nouveau, désormais régi part des élites qui arborent les noms et les titulatures indiennes de la royauté. Beaucoup d'entre elles adoptent le Brahmanisme et plus précisément le Shivaïsme comme religion officielle afin d'asseoir leur autorité sur une conception sacrée du pouvoir du monde. Que ce soit par les marchands indiens attirés par les richesses des contrées et des Iles de l'Or, ainsi que l'on nommait alors en Inde les territoires de l'Asie du Sud Est, ou par les moines bouddhistes et les brahmanes qui pouvaient les accompagner, bien des aspects du savoir et de la civilisation de l'Inde classique se diffusèrent progressivement dans les couches supérieures des sociétés qu'ils rencontraient. Nulle conquête militaire, nulle intention colonisatrice ne sont à l'origine de cette expansion civilisatrice qui modifiera de manière irrémédiable le paysage culturel de l'Asie du Sud-Est.

En quelques siècles, de la Birmanie au Vietnam, de la Thaïlande à l'Indonésie, les témoignages les plus éclatants de l'adaptation de la pensée indienne au substrat local sont érigés sous forme de stèles de statues ou de temples.  De nos jours, si le bouddhisme a pratiquement disparu en Inde, il reste vivace en Asie du Sud-Est et au Sri-Laka.