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Vanakkam
21 juillet 2018

La vieillesse et la mort en Inde dans les temps anciens et de nos jours

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J'ai parlé dans ce blog brièvement des 4 étapes de la vie : L'enfance, l'éducation, le mariage, la dernière étant la vieillesse.

S'il suit à la lettre la Loi Sacrée, le maître de maison qui voit blanchir ses cheveux et qui a des fils de ses fils doit se faire ermite, abandonner sa femme à leurs enfants ou l'emmener avec lui dans la forêt. Là, vivant dans une humble cabane des aumônes des villageois et des dons de la nature, il doit accomplir régulièrement les rites du feu sacré (agni) et étudier les Upanishad afin d'élever son âme au-dessus des choses terrestres. Il peut même ajouter à ces conditions de vie déjà rudes des mortifications délibérées : En été, il doit s'exposer à la chaleur de cinq feux, à la saison pluvieuse vivre sous le ciel, en hiver porter des vêtements humides, et ainsi augmenter graduellement la dureté de son existence. Telle est l'étape du Vânaprastha, l'ermite dans la forêt. 

Avant la mort toutefois, une autre étape restait encore à parcourir. Lorsque le vieil homme avait réussi à se détacher du monde, il pouvait abandonner son abri forestier, laisser toutes pratique rituelle et se fait sannyâsin (mendiant errant), dépossédé de tout, ne portant avec lui que son bâton, sa sébile et quelques haillons.

Il ne faut toutefois pas croire, que tous les hommes sur la fin de leurs jours suivaient ces consignes pour assurer leur salut. Beaucoup se contentaient de leur conditions de maître de maison et de l'espoirt d'une longue période de relative félicité au ciel, suivie par une nouvelle et heureuse anissance sur la terre - tel était le destin assuré par la religion au maître de maison qui accomplissait en conscience les rites et les devoirs des Aryens.

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 Le nombre de vieillards qui devenaient ascète était tout de même assez considérable et l'impatience des fils adultes et mariés, pressés d'obtenir le contrôle du patrimoines familial, y contribuait sans aucun doute. De nos jours encore il n'est pas rare de voir un homme âgé suivre jusqu'au bout les étapes dictées par les anciens sages et finir ses jours dans l'ascèse. Mais son ermitage, toutefois, est le plus souvent une cabane proche de la famille ou même une pièce isolée dans sa propre maison.

Reste que malheureusement les femmes qui ont perdu leur époux sont souvent chassées de leur maison par leur propre fils voire leur belle fille et finissent sur les routes pour la plupart, se retrouver dans des villes saintes, Varanasi entre autres, ou elles passent le reste de leur vie à mendier leur nourriture et trouver une pierre ou poser leur tête. (ce qui n'est à notre honneur).  

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La mort, comme la naissance se fait dans l'impureté. Presque tous les peuples anciens ont une répulsion  pour le contact d'un cadavre et l'Inde ne fait pas exception à la règle. Selon la Loi, ceux qui veillaient un mort devaient s'abstenir de tout contact avec l'extérieur, parce qu'on avait peur que l'impureté ne fût transmise ; ils devaient se soumettre à un régime alimentaire très strict et dormir à même le sol ; ils ne devaient pas se raser ni adorer les dieux. Les candâla, dont l'office étaient d'incinérer les morts, étaient des créatures ont on craignait le plus la rencontre. De nos jours, la plupart de ces traditions sont maintenues, voir le lien ci-dessous, notamment le passage sur les Sâdhus et les Agoris :

http://indiangay7.canalblog.com/archives/2012/12/02/25725958.html

Les cérémonies funèbres (antyeshti) sont marquées par les derniers de tous les sacrements dont la vie d'un indhu est jalonnée. Selon la coutume aryenne la plus suivie, le corps était porté à la crémation le plus rapidement possible après la mort, et la famille l'accompagnait, les aînés à la tête du cortège.  Pendant la crémation, les textes saints sont récités. La famille en deuil fait le tour du bûcher dans le sens inverse des aiguilles d'une montre ; puis tous se baignent dans la rivière ou le lac le plus proche, avant de rentrer à la maison, le plus jeune conduisant cette fois la procession. Le troisième jour après la crémation, les os calcinés du défunt sont rassemblés et jetés dans une rivière, de préférence le Gange.

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Mais il existe également d'autres rites funéraires. Les jeunes enfants dont le corps ne comporte pas la même impureté que celui des adultes et qui ne sont pas membres à part entière de la communauté aryenne, sont souvent enterrés (encore aujourd'hui) comme le sont les ascètes ou les membres de certaines castes inférieures de l'Inde du Sud. Dans ce nombreux textes le çmaçâna ou lieu de crématoire est représenté couvert de corps en putréfaction, et hanté par les chiens et les vautours, sans qu'il soit fait allusion à la crémation elle-même. Ces descriptions montrent qu'au lieu de brûler les morts on les abandonnaient aux bêtes sauvages. Il va s'en dire que des considérations d'ordre économique jouaient un rôle important dans cette pratique. Le bois est rare dans certaines régions et donc fort cher, idem les fleurs, les huiles et l'encens pour parfumer le bûcher, et que de nos jours encore, les indiens pauvres doivent se contenter de bûchers funéraires insuffisants qui ne brûlent souvent qu'incomplètement les corps, qui sont envoyés en l'état sur le Gange à la merci des oiseaux charognards et des crocodiles.

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  • Les pérégrinations d'un indien en France. Choc et réflexions sur nos différences de cultures, de manière de penser, de façon de vivre. Rencontres, joies et désillusions. Vie sociale, culturelle et amoureuse.
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