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Vanakkam
9 septembre 2013

Fête de Ganesha 2013 à PARIS

P1020468En principe cette manifestation a lieu le dernier dimanche du mois d’août. Cette année cela tombait le 1er septembre. En Inde, les manifestations religieuses sont quasi quotidiennes, mais en Europe cela reste un évènement à part. Aussi, depuis que je vis en France je les attends avec impatience, un moyen sans doute de me rapprocher de notre mère India.

Le parcours est le même d’année en année. Les cérémonies et les bénédictions ont lieu le matin au Temple Sri Manickam Alayam rue Pajol, à compter de 9 h du matin puis, a lieu la préparation du défilé avec levée des déités et départ des chars de Ganesh et de son frère cadet Murugan à 11 h. Nous nous dirigeons au cœur du quartier indien de paris : rue du Faubourg St Denis, rue Marcadet, boulevard Barbès, puis retour aux alentours de 15 h au Temple.

Les chars sont tirés respectivement par les hommes pour celui de Ganesha, les femmes se tiennent à l’arrière et récitent des mantras à la gloire de Ganesha et chacune à leur tour les dames agitent deux fois la cloche pour appeler les fidèles et formuler leur voeu.

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Le char de Murugan est, lui, tiré par les dames et les brâhâmanes, les pandits, les fidèles hommes, femmes et enfants confondus chantent des mantras à la gloire de Murugan dont le véhicule est le paon.

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Devant chaque passage du char, les noix de coco posées en tas devant les magasins, doivent être cassées, et les petits autels dressés par les commerçant doivent être honorés par Ganesha pour apporter prospérité et bonheur. Nous nous devons de défiler devant et derrière les chars pieds nus par pureté, respect et humilité. Le sol est purifié par de l’eau versée devant le char par des dévots.

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P1020421Les chars principaux sont devancés par la reconstitution d’un éléphant, la trompe en l‘air (signe de son contentement) montée sur roulette tirés par les fidèles, et symbolisant Ganesha.

Les drapeaux et oriflammes sont portés par des fidèles et des femmes portent sur leur tête un brasero nourri avec du camphre pour purifier, d’autres portent des offrandes sur la têtes.  Des musiciens et des « pénitents » supportent sur leurs épaules de lourds arceaux de bois décorés.. Ces danseurs tournent jusqu’à atteindre la transe qui leur permettra d’être en osmose totale avec les Dieux. Certains ont les joues, la langue et/ou les lèvres transpercées par des flèches d’argent.

P1020422Comme à l’accoutumée, A… m’a offert un nouveau dhoti, les miens étant régulièrement et irrémédiablement tâchés et « fichus » par les noix de coco à chaque manifestation religieuse. Mon front était paré de nombreuses couleurs : les vapooti marquant les trois niveaux de l’univers, la tika pour porter bonheur et le santal pour apaiser les tensions. Cette année j’ai encore eu l’honneur de tirer le char. J’aurais bien aimé danser avec les arceaux mais je n’aurais pas eu, je pense, la résistance pour tenir pendant trois heures de temps.

Je me suis efforcé de vivre cette fête pleinement, sans P1020424m’occuper des impis européens qui nous ont bousculé pour prendre des photos, nous empêchant à plusieurs reprises d’approcher les autels de nos Dieux pour leur faire nos offrandes. Je suis reconnaissant à A… d’avoir fait un peu le vide autour de moi au Temple pour que je puisse faire mes prières sans être dérangé. Car là aussi, notre lieu saint était envahi de touristes.

J’avais décidé en participant à cette fête de faire abstraction de tous ces importuns à l’affut de « la photo » in et choc. J’ai réussi à rentrer complètement en moi pour y trouver la paix et l’indulgence, ce que je n‘avais pu faire au Ratha Yatra.

P1020465Nous avons fait le parcours en entier, ma ferveur telle que j’ai chanté et récité les mantras pendant tout le trajet. Je ne voyais plus la foule, était sensible en moi que l’amour que je portais à nos Ganesh et Murugan. Je me rends compte à présent que j’ai un peu laissé tombé  A… alors qu’il est mon mari et qu’il aurait peut être aimé partager plus  intimement ces moments avec moi...l’année prochaine je ferai plus attention.

Nous avons terminé le défilé un peu dans le désordre, très sales, le jus des noix de coco, les fleurs écrasées, la fumée des braseros, l’encens, les fruits des offrandes, le lait, le sindur, le vapooti,le santal. Les pieds abimés de crasse et de coupure, la fatigue, toutes ces odeurs mélangées finirent par me donner un mal de tête et la nausée.

P1020482J’aurais bien aimé retourner au Temple après le défilé, mais l’entrée en était impossible, réservé en priorité aux brâhâmanes pour la puja. Par ailleurs, les abords  en étaient noir de monde et pas question de bousculer et./ou  d’attendre des heures pour y accéder. Aussi, nous sommes-nous dirigés vers le quartier indien pour prendre l’ambiance, faire des emplettes et manger un morceau. Durant le parcours, on nous a offert beaucoup de nourriture mais je n’ai rien pris, hormis un gobelet d’eau de rose.

Heureusement, A… prévoyant avait emporté pour moi, après la cérémonie, un dhoti propre une chemise à manche longue et des sandales neuves, le chignon de Shiva ayant été défait, ma chevelure nattée, nous avons pu  nous promener plus avant dans la soirée. Nous sommes rentrés chez nous comblés vers 21 heures.

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  • Les pérégrinations d'un indien en France. Choc et réflexions sur nos différences de cultures, de manière de penser, de façon de vivre. Rencontres, joies et désillusions. Vie sociale, culturelle et amoureuse.
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