Gay Pride 2012

Comme prévu et après avoir attendu patiemment (oui enfin presque) que A… se prépare, nous nous sommes mis en route pour participer, mais cette fois-ci en militants, à la Gay Pride 2012. Pour ce faire, nous nous sommes rendus à Montparnasse là ou tout commençait et en sortant du métro, j’ai été tout à coup rempli d’une joie immense de me trouver là, avec mon compagnon, je n‘étais plus seul avec mes angoisses et mes doutes.

Les organisateurs et les participants finissaient de préparer les chars et nous avons comme l’année passée pu prendre quelques photos sans avoir à affronter la bousculade, tout en ayant un «　panorama　» assez complet de ceux qui allaient défiler et des revendications spécifiques aux associations.

Les habituels «losers» qui confondent Marche des Fiertés avec carnaval ou le top est de s’imbiber d’alcool et de hurler n’importe quoi à n’importe qui histoire de montrer qu’ils sont là bien, décider à profiter au maximum de cette liberté d’expression qui n’est pas la leur, mais qu’ils prennent d’autorité au risque de porter tort aux véritables personnes concernées par cette Marche, étaient également présents.

Nous avons également croisé Michou, toujours aussi simple, gentil et surtout très dynamique malgré son âge (A.. m'a dit qu'il avait 83 ans). Il a laissé tous ceux qui le voulaient le photographier et j'ai du jouer des coudes pour prendre cette photo. Toujours vêtu de bleu sa couleur préféré. Il nous a encourage à être nous-mêmes et à continuer à demander l'égalité des droits. C'est vraiement un homme charmant et adorable. Si tous les gays pouvaient être ainsi ce sera super, il n'y aurait plus de laisser pour compte...

Pour la première fois, depuis que j’y assiste, j’ai eu envie de me montrer en tant que gay, et en couple, donc je mettais habillé en conséquence pour être dans le ton, bien que ce soit un peu excentrique. J’y tenais. Short de cuir noir, polo blanc, rangers noir et chaussettes blanche retombant dessus. Comme je porte actuellement mes cheveux longs, je les avais relevé en chignon de Shiva pour ne pas être confondu avec une femme. Oui je sais, on ne rit pas, on n’envisage même pas un sourire.  J’avais remarqué que certains déjà l’année dernière portait une jupe pour homme en cuir plissé. A.. m’a dit qu’il n’y avait pas ma taille (34) au magasin. J’ai été un peu déçu mais bon, après tout nous sommes loin d’avoir le gabari des bears et c'est mieux ainsi…Par ailleurs, j'ai remarqué que cette année, il y avait "beaucoup" d'indiens comme quoi, je ne suis pas le seul à être gay

 Il y avait bien évidemment les sœurs de la perpétuelle indulgence, toujours sur tous les fronts et celui-ci en particulier. Nous avons d’ailleurs assisté à une nouvelle intronisation, fortement chargée de symbolisme, la cérémonie était quand même fort drôle.

Beaucoup de familles homoparentales avec leur bébé et les petits enfants dans un petit train, et de lesbiennes qui cette année avait un char dont les pancartes m’ont laissé dubitatif compte tenu de la vulgarité du langage employé (Je suis Gouine et m’a moto l’est aussi..!)

Au risque de passer pour mémère chichi pouf, je n’aime pas cette façon de s’exprimer que ce soit pour les hommes ou les femmes, mais d’autant plus pour les femmes. Sans doute ais-je une image trop idéalisée de celles-ci. Elles se comportaient en garçons sifflant avec leur doigt, portant bas leur pantalon, les cheveux courts taillés au rasoir avec une façon de marcher en roulant des épaules, on aurait dit des charretiers (enfin je crois, car je ne connais pas de charretier).

Mais d’autres couples de femmes plus discrètes marchaient par deux en se tenant la main, s’abstenant de tout exhibitionnisme comme du reste beaucoup de couples masculins et nous, bah oui nous aussi nous sommes discrets de par nos attitudes, à défaut de notre habillement.

Les transsexuelles étaient également représentées et soutenues par SOS Homophobie, et l’association Act Up. Beaucoup de brésiliennes poitrine très développée mais à part une, non dénudée, et c‘est tant mieux. Pas toutes jeunes, pas toutes belles, passablement «　charcutées　» qui m’inspiraient plutôt pitié tellement elles paraissaient «fânées». Le char des «hommes fleurs», transsexuelles ayant fait leur transition assez tard et qui sont tous (enfin tous ceux que nous avons vu) âgés au moins 50 et plus.

Il y avait contrairement à l’an passée pas mal de chars publicitaires pour des boîtes de nuit et cabarets avec soirées gay et lesbienne. Ainsi que un char pour des rencontres «coquines» mais vu les femmes qui se trouvaient dessus, ça ne donnait pas vraiement envie d’aller voir plus loin.

Nous avons défilé en bonne partie, avec le char du Beit Haverim, puis, seuls au gré de nos envies, mais surtout suivant le mouvement au gré de la densité de la foule.

Nous avons remarqué une nouvelle banderoleschez les «cuir» et les «hommes en caoutchouc» Libres, Différents et Responsables une allusion sans doute à leur particularité de ne pas utiliser souvent les préservatifs.

Là encore, beaucoup d’exhibitionnisme, je ne parle pas des vêtements en particulier mais plutôt de copain tenant leur partenaire avec une laisse fixée à un collier de cou, menottes, et chaps laissant voir le derrière, pas réellement beau car ces hommes n’étaient également pas tout jeune.

Arrivés après la place Maubert, il y a une église et je m'étonnais que nous ne puissions avancer sur le trottoir car il y avait beaucoup de policiers avec des casques et des boucliers, mais A... m'a montré un groupe de jeunes derrière les grilles du jardin de l'église qui avait mis un drapeau religieux contre le mariage gay et l'adoption. Le drapeau était bleu, blanc, rouge avec un coeur rouge et une croix religieuse au-dessus. Ceci expliquant cela, les policiers étaient là pour éviter tout affrontement. Le défilé c'est fait insulté et pratiquement tout le monde les a traité de fachos avec des gestes... j'ai bien cru qu'on allait en venir au mains et A... m'a fait m'éloigner en quatrième vitesse. A mon avis, si la loi passe se sera avec une véritable cission entre les chrétiens et les laïques et je me demande même s'il n'y aura pas de violence d'un côté comme de l'autre.

Nous avons versé notre obole au pont Henri IV puis nous avons continué tranquillement jusqu'à la Bastille où, nous ne nous sommes pas arrêtés, pour voir la fin du défilé, trop de monde, de personnes ivres de l'alcool et/ou de drogues ? Et nous nous sommes dirigés vers le Marais ou là aussi, c’était la fête.

Les commerçants ? Avaenit organisé de petites camionnettes décorées de ballons publicitaires, de sono, montées par des hommes demi-nus faisant office de rabatteurs pour le bar et/ou le cabaret qui les subventionnaient. Des drapeaux, arc-en-ciel, bears (marron avec une empreinte d’ours) et cuir (bleu et noir avec un cœur rouge) flottaient au devant des vitrines, des restaurants et des appartements. Une foule compacte d’hommes s’agglutinaient devant les terrasses bondées du Spyce, de l’Open Café du Cox. Pas moyen d’approcher sans se faire écraser (je parle pour moi) et pas question que A… me laisse seul avec tout ce monde, nous étions tellement bousculés, S'il m'avait retrouvé cela aurait été à l'autre de l‘endroit il m‘aurait laissé.

Au wolf, nous avons pu nous faire servir des boissons, à notre goût que nous avons bu assis (et oui, nous avons eu beaucoup de chance) avec un autre couple fort charmant. Il était temps, je mourrais de fatigue et de soif et j‘avais à satisfaire un besoin qui de pressant étant devenu urgent (A.. m‘a accompagné aux toilettes et j‘étais fort content qu‘il me cache à la vue des autres...).

Par contre, nous n’avons pas trouvé de place dans un quelconque restaurant. Aussi, avons-nous fait une impasse sur le dîner pour nous retrouver au Yono un peu «beurré» pour moi, car boire sans manger ça craint. A… lui tient bien l’alcool, il faut dire qu’entre la bière et la vodka, y a pas photo.

Nous nous sommes un peu déhanchés sur la musique histoire de profiter un peu, puis comme j’étais vraiement claqué, nous sommes rentrés chez nous faire en privé ce qu’il ne nous était pas possible de faire en public. Bah oui, après tout nous sommes mariés einh !