Les mêmes lourdeaux
Je suis contrarié et surtout furieux. Comme d'habitude que ce soit après les cours et/ou les répétions, nous allons prendre une douche. En principe Sathiya se met à côté de moi et moi près du mur, ce qui me cache un peu aux regards des autres. Mais aujourd'hui je ne sais pas ce que faisais mon ami, il n'était pas encore prêt et je me suis retrouvé seul aux douches croyant qu'il y était déjà. Les deux lourdeaux habituels et leur cour était déjà installés sous les pommeaux et ne pouvant faire marche arrière, je me suis avancé, drap de bain autour de la taille. Et là, les moqueries ont commencé : Et bien ma puce, on est timide. T'es sur qu'il te nourrit ton mec, tu es de plus en plus mince d'année en année. C'est à qui ces petites fesses de toréador, ben mon chéri si on ne te voyait pas tous les jours à poil tu nous induirais en erreur. Ah oui surtout que c'est pas avec sa voix de chatré qu'il pourrait donner le change, et blablaba et ragnagna. Ils m'emm....ent à la fin. Je n'en peux plus.
Quand sathiya est enfin arrivé, je n'ai pu m'empêcher de lui demander où il était passé, d'un ton acerbe. En y repensant, j'ai honte. De quel droit me suis-je permis une telle remarque ? c'est déjà bien gentil à lui de s'occuper à ce que je puisse me rafraichir tranquillement, en protégeant ma nudité du regard voyeur des autres danseurs. J'ai beau me dire que ce qui est charmant à 16ans devient ridicule à 25. Rien n'y fait, je suis mal à l'aise et je suis certain de passer par toutes les couleurs du rose au pourpre. Cela viendrait-il de ce que je suis gay ? bref, je suis coincé de chez coincé et ce n'est pas leurs réflexions déplacées qui vont m'aider. J'espère changer un jour. Mais pour l'instant il n'y a qu'avec A... et Sathiya que je me sens en confiance.
Pour écourter ce moment pénible alors qu'il était fait pour nous détendre, je suis sorti sans sécher mes cheveux et comme ils m'arrivent à présent aux épaules, non seulement c'était très désagréable, mais en plus j'ai cru que ma tête gelait en allant rejoindre A... au magasin. Evidemment, je me suis fait disputé et gnagnagna. Quelle journée ! espérons que la nuit sera plus réussie.