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Vanakkam
6 octobre 2010

Réflexions

Il m’arrive souvent de me demander comment les européens, et plus particulièrement les français (puisque je vis en France), nous voient, nous indiens. Car si certains nous parlent je n'irais pas dire avec condescendance, mais avec la nostalgie des colonies (bien que le Sud de l’Inde ait été un comptoir et non une colonie), d’autres se rappellent les années baba cool où ils partaient à la recherche d'une certaine spiritualité s'esseyant à tous les opiacés licites ou non. D'autres sont attirés par l'image que leur renvoie le folklore de Bollywood (tout ça fait un peu clichés).

Que représentons-nous pour eux. J’ai pu remarquer que si certains gays européens considéraient les arabes et les noirs uniquement en fonction de la taille de leur lingam ou de leur performance sexuelle, lorsque ce n‘est pas en fonction de la délinquance, les asiatiques du sud est pour leur docilité, leur androgynie et leur discrétion, pour nous indiens c’était le mutisme complet. Sommes-nous totalement invisibles en raison d’une homosexualité non avouée et plutôt dissimulée ? Par une méconnaissance réelle de notre peuple , de ses coutumes, parce que trop loin de la France, Ou tout simplement par indifférence parce que nous ne les intéressons pas ? Questions de mentalité, de physique ?

Je suis fort curieux, comme la plupart des indiens non à mauvais escient je pense, mais parce que rien n’est plus inconfortable que de ne pas savoir sur quel pied danser et qu’il est important en tant que peuple étranger de savoir quelle impression nous faisons sur le pays d’accueil, quelle image donnons-nous de notre peuple.

Dans mon quartier, qui est tranquille je n’ai pas à souffrir d’intolérance, ni d'un regain d'intérêt non plus. Quelques regards étonnés dans mon immeuble, mais il est vrai que je suis le plus ancien co-propriétaire et que seul avec mon chat on ne m’entend pas beaucoup hormis à l’heure des repas ou mon petit monstre se rappelle à moi et encore plus maintenant puisque je vis en grande partie chez A...). Quelques familles indiennes, sri-lankaise et cinghalaises se sont installées et éparpillées ça et là, mais elles restent peu nombreuses.

Le fait qu’une population immigrée se retrouve en majorité dans un quartier favorise-t-il les comportements de rejet ? En Inde, il est courant que des personnes d’un même pays ou d’une même région se regroupent par quartiers et nous trouvons cela normal, car il y la facilité de se faire comprendre, de trouver des commerces vendant des articles que l‘on connait, de se sentir plus en sécurité, le facteur culturel joue également beaucoup, etc… mais en Europe, j’ai l’impression que les autochtones se sentent envahis, et parfois, plus "chez eux" submergés par cet afflux de gens, de coûtumes, de mode de vie, différents des leurs ce qui se traduit par un rejet en bloc de tout et de tous.

J'ai essayé d'en parler à  A.. mais lui est partial, en tant que compagnon,

 

 

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Vanakkam
  • Les pérégrinations d'un indien en France. Choc et réflexions sur nos différences de cultures, de manière de penser, de façon de vivre. Rencontres, joies et désillusions. Vie sociale, culturelle et amoureuse.
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